mardi 31 janvier 2017

Ton corps comme une évidence... Et le plaisir,  l'envie,  le désir...
Dans la douceur amoureuse d'un sommeil partagé entendre la magie...
Un homme mien s'est allongé contre ma peau et j'ai écouté son souffle.
Cet homme qui est mien habite mon ventre..
Encore et encore...
Je t aime

dimanche 29 janvier 2017

Que met on dans une valise? Des sourires, des mots, des poésies, un regard, des jeux, une absence, une présence, de l'amour, du désir, de l'impatience, des soleils, des vents, des musiques et nous au bout de nos doigts...A nous...A toi.
Je te reviens.

jeudi 26 janvier 2017

Ma lettre infinie... le poème des Atomes...

Ce soir, dans cette nuit qui s'avance, celle qui va m'ouvrir à toi, je pose à nouveau les couleurs du Poème des Atomes, cette musique qui est la notre, celle qui donnait à tes yeux un éclat humide et précieux.
Rumi pour dire le manque cruel de toi, ces heures qui ralentissent, toi dans la pénombre, ému, bouleversé par la beauté de ces notes.
C'est mon cadeau le plus intime que je t'ai offert avec cette musique là. Et c'est le cadeau le plus doux que tu m'as fait en en faisant notre musique.
Jusqu'à mon dernier souffle il restera toi et ce poème. Une rencontre qui s'est faite musiques. Un moment magique quand nos regards se dévoraient, quand tu allongeais tes yeux en mes yeux et que tu me disais....
Quand nous étions sur ce canapé j'avais cette musique dans la tête.
Il faut une force aux liens. Cette musique est cette force.
Tu me manques mon homme des larges, mon homme musique, mon homme désirs.
Ma lettre infinie pour te dire, cette nuit, que j'écoute ce morceau là, qu'il est toi, qu'il est nous.
L'écoutes tu parfois, ce poème de nous? Te raconte t'il qu'une femme t'aime? Te murmure t'il ton corps à son corps abandonné? Fermes tu les yeux comme je le fais? As-tu ce goût de la tristesse parfois, le goût du manque?
Ce soir ta douce, femme tienne, s'est enfuie dans Le poème des Atomes et elle tourne, elle tourne. Elle tourne sa lettre infinie. Elle tourne son homme. Elle tourne les heures. Elle s'envole.
Elle a posé sa tête contre toi et elle t'écoute respirer. Du bout du regard elle dessine ton visage. Elle n'est que sensations, corps, frissons. Elle s'émerveille de toi, de nous, de la magie.
Elle se fait tes murmures. Elle se fait tes mains. Elle se fait ta voix. Elle se fait plaisirs de toi. Elle a tatoué sa mémoire à la couleur de tes yeux.
Elle t'appartient dans cette musique. Corps et âme. Peau et âme. Désirs et âme. Mots et âme.
Et elle te joue, sensuellement, amoureusement....
Elle aime.
Et Rumi pour te dire....

MMD

Une île...













Je n'ai pas de terre,
je n'appartiens qu'à des îles
Espaces et mers

Je n'ai pas de corps,
une enfant s'est faite libellule
elle tourne, elle tourne

Elle entend, elle n'entend pas,
elle chante les yeux ouverts au ciel
la peau devenue notes

Je n'ai pas de terre
je suis une île
un phare
une étoile
une vague
une houle sans fin
je suis marées
je suis sel et embruns
je suis sable

J'habite une maison aux murs fragiles,
transparences,
dans un parfum je murmure un ici
je porte un coquillage à mon oreille
une étoile de mer à ma taille
deux mains à mes chevilles
un homme dans mes cheveux

Je suis cette île
je fais le tour des mondes,
amours,
Il est allongé près de moi
je danse, je le danse

Une enfant s'est faite libellule
Une femme arrive des lointains
Elle marche, femme conteuse,
elle marche depuis des millénaires

Du bout de sa langue elle dépose l'eau des mots
au pli du coude de son île des lointains

Elle est île, nuque ployée,
mains ouvertes,
cou basculé,
yeux plaisirs

Elle écoute la musique
elle a fait de son corps une corde
pour que l'homme qui respire en ses cheveux
devienne musicien

J'habite une île
Vents
Grands larges
Algues

Et en mon île je l'ai endormi

Mariem mint DERWICH

(Artiste Thomas Dodd)


Surprends moi, empoigne moi. Bouscule moi, chavire moi, renverse moi, émiette moi, étonne moi, ouvre moi, brûle moi...
Surprends moi, ose moi...
Et t'inscrire à mes cuisses...

MMD

mercredi 25 janvier 2017

De la mélancolie d'un mot...

Un mot voyage, un mot après l'autre, un voyage après un voyage... Il n'a de sens qu'écrit en mes reins, en mes poignets, sur ma bouche. Il voyage ce mot qui devient alphabet des lointains. Il dit sans dire. Parler c'est effacer les mots. Il faut aimer avec les mots, en faire des gestes, des silences. Déposer au pli du cou la phrase qui s'en vient. La lancer, la rattraper, la déposer sur la paupière, y mettre des accents aigus, des accents graves, des accents circonflexes, des petits points...
Les mots se lisent avec les doigts, le bout des doigts, là où la rondeur rend les lettres majuscules.
Laisser au temps les minuscules, les virgules, les points qui délimitent.
Seul le silence, celui qui est lumineux, celui qui est murmures, convient au mot. Un silence qui se fait parole, langue, dialecte.
Un mot est un corps. Il se lit en braille. Il se caresse en eaux, en langues, en soupirs.
Poser un mot et encore un autre mot, mot en mot, mot à mot, mot et mot...
Ouvrir un mot et entendre tous les mots qu'il contient.
J'écris au bord de ton oreille pour que tu m'entendes.
Je ne sais rien faire d'autre que ce voyage de mes mots à ton oreille, ces mots que j'endors sur ta peau et en toi.
Et à la nuit qui met de la mélancolie à mes ailleurs, écrire, écrire encore... Évidences.

Mariem mint DERWICH

Ma lettre infinie... toi

Il y a ce ressenti de toi, comme un membre absent, amputé mais toujours si présent. Par delà cette distance, ces kilomètres qui se font parfois épines et scarifications, je te "sens", te ressens, te reçois. Ce lien si fort que j'ai avec toi.
Jours de tempête pour toi, jours de pluie. Et moi dans mon lointain...
Naïvement je mets toute ma force dans ma lettre infinie mon homme, pour que mes mots te soient ma peau et mes bras et ma bouche. Et l'apaisement. En chaque mot je dépose toute ma volonté et mon amour.
Ne laisse jamais personne te persuader que tu n'es pas un homme bien. Tu es un homme bien, imparfait et parfait, si humain, si fragile et si fort à la fois. Tu es ceci et plus encore.
Mon homme que j'ai perçu de façon tellement profonde là bas, un soir où, après l'amour, tu as laissé ce qui est en toi sortir et que j'écoutais ta voix résonner à mes oreilles, ma tête posée contre ta poitrine.
Tu es un homme bien. Cet homme je l'ai reçu en moi, pas seulement en mon ventre, mais en mes intimes. Tu murmurais, de ces murmures qui sont toi et moi et dans ma tête, avec ta voix coquillage à mes oreilles, je te dessinais du bout des doigts et j'entamais ma lettre infinie.
Un homme qui s'abandonne dans l'amour, qui se fait corps de l'autre, qui se dépose en des mains amoureuses est le seul qui compte.
Tu me dis " Merci d'être dans ma vie". Tu es ma vie. Tu es tout ce que j'ai. Je me vis et je te vis.
Tu comptes pour moi, souviens toi de ceci, tu comptes pour moi. Tu m'es précieux. Tu m'es respiration. Toi tel que tu es. Je ne t'idéalise pas. Je te vis dans ton humanité, dans tes détresses, dans tes joies, dans tes envies. Si tu étais parfait je ne t'aimerais pas. Qu'a t'on besoin de la perfection? Moi j'ai besoin de toi comme tu es. Ne me crois pas aveugle.
N'oublie jamais l'homme que tu es, celui que tu as perdu en route, quelque part entre tes rêves et tes réalités. N'oublie jamais qui tu es.
Je l'ai reçu comme un cadeau cet homme que tu es, comme un cadeau de valeur, un beau cadeau.
Je t'ai reçu homme mien. Et j'en suis émerveillée, encore et encore.
Tu es ma merveille d'homme, celui qui a tant de choses à dire, celui qui a tant de vies à vivre. Celui qui est  devenu ma langue des quotidiens, mes mots. Ma musique.
Et quand rien ne va souviens toi qu'une femme t'aime toi, toi, mon homme si vulnérable, si fragile, si bon, qu'elle l'écrit à la face du monde, qu'elle est fière d'être tienne, de t'appartenir, heure après heure. Qu'elle ne partage pas ta vie physique mais qu'elle a de toi le plus beau, toi.
Souviens toi de cette femme qui est peu de chose mais que tu as ramenée à la vie par la magie de ce tout que tu es, mon bel amant, mon bel amour, mon homme de ma vie. Souviens toi qu'elle te parle sans fin, dans ce dialogue des silences qu'est notre lettre infinie. Qu'elle te porte en elle, qu'elle te porte, te porte, qu'elle ne lâche pas ta main. Qu'elle met toute sa volonté à être avec toi. Qu'elle s'envole vers toi bientôt. Que rien d'autre ne compte.
Souviens toi d'elle et de ses imperfections dont elle tente de faire des couleurs.
Je t'aime. Profondément. Intimement. Charnellement.
Alors ne laisse jamais, jamais, jamais, quelqu'un te faire croire que tu es homme de peu, homme rien.
Tu es homme immense.
Regarde mes yeux et vois toi tel que tu es. Ma merveille, défauts et qualités. Tu m'es amour. Tu m'es désir. Tu m'es .
Je t'aime. Tu es un homme bien. Et j'aime cet homme là.
Je t'aime homme mien. Dieu que je t'aime. Mon amour, ma passion, mon bel bel oiseau, ma peau.

MMD




lundi 23 janvier 2017

Ma lettre infinie... tes mots lumière.

Parce qu'il y a toujours une lettre infinie derrière ma lettre infinie, celle qui dévide, qui déroule, qui apaise, qui rend aux choses une texture liquide. Il y  a tes mots de lumière, ceux que tu laisses naître de toi, ta danse amoureuse que tu poses sur ma peau, ta lettre infinie pour ma lettre infinie... Tes lointains pour mes ailleurs, les mots comme corps, les mots comme bouches, tes mots pour le désir et l'attente et pour tout ce qui vient.
Tu me murmures " C'est bon d'être ton homme...ton homme objet...ton homme épaule pour recevoir tes chagrins...ton homme lèvres pour recevoir ton amour....ton homme sexe pour te donner du plaisir et te voir te métamorphoser..."
Je t'écris, murmures miens, " C'est bon d'être ta femme...ta femme objet... ta femme épaule pour recevoir tes doigts et ta bouche, pour endormir ce qui fait mal.... ta femme lèvres pour recevoir ton amour...ta femme sexe pour te donner du plaisir et boire ton souffle qui se fait notes légères..."
Ta lettre infinie pour ma lettre infinie, poème sans fin, poème des heures, poème des jours, poème des manques, poème de nous.
Le livre des secondes, quand un instant fait le monde, cet entre seconde qui contient tout, qui dit que j'ai ton corps pour livre de mes heures.
Toi.
Et dans cet entre seconde fait instant infini j'ouvre le ciel.
J'écris sur ta peau : ta nuque pour ma bouche, ton cou pour mes lèvres, tes doigts pour ma langue, ton ventre pour mes mots, tes cuisses pour l'encre, tes épaules pour mon alphabet, ta bouche pour les accents du désir, ton sexe pour l'écriture infinie, ton odeur pour buvard, tes yeux pour gomme...
Mon homme salé sucré, mon homme coeur, mon homme mien, mon homme...
Je t'aime dans tes imperfections. Je t'aime dans tes immensités. Je t'aime dans ce qui tourne en toi et que tu as déposé en moi.
Je t'aime.
C'est si bon d'être tienne. Femme tienne. Appartenir. Evidences. Désirs.
A nous.

MMD

samedi 21 janvier 2017

Ma lettre infinie...ma gourmandise amoureuse

Toujours ce lien fragile et fort en même temps... Ta voix comme temps, comme musique. Ta voix pour dire, pour donner aux heures une douceur, pour broder le manque de toi.
Ta voix qui m'émeut, qui me rend électrique, qui me touche profondément. Sensation neuve pour moi que cette voix qui met des frissons en moi. Est-ce ça aimer un homme, désirer un homme? Être sensible, hypersensible à tout en lui, sa voix, sa respiration, ses gestes? Le percevoir de façon aiguë, intense? Pas de puzzle. Juste un tout qui parle à mon tout à moi.
N'être que ce petit sourire fugitif que je vois se dessiner sur tes lèvres, cet étonnement que je lis parfois dans tes yeux.
N'entendre que ce léger souffle que tu as dans le plaisir, cette respiration qui se fait pointillés.
C'est ça désirer, aimer un homme? Comme une attraction terrestre qui ne concernerait que les corps? Un long glissement vers toi, sans fin? une présence permanente qui m'accompagne, non pas dans la peine, mais dans un bonheur lisse?
Je t'aime. Je ne sais rien dire d'autre. Je ne veux rien dire d'autre. Pas le temps d'autre chose. Juste te vivre, nous vivre, comme l'on peut, comme l'on peut. Prendre ce qui est. Et découvrir que j'en suis heureuse, en plénitude.
Ré écouter ta voix, celle qui tend mon corps jusqu'à l'insupportable, m'émerveiller de ceci, de cette alchimie. Les scientifiques disent que l'attraction entre un homme et une femme n'est que question de phéromones, de chimie dans le cerveau. J'ai cru à ceci tout en me moquant un peu. Et me voilà maintenant dans l'alchimie. Mon corps n'est donc plus que ce cerveau qui fait l'amour au tien.
Je t'aime. Je te désire. J'écris mon livre, ma vie, celle que je n'ai fait qu'imaginer pendant toutes ces années où j'étais morte, dissociée de moi.
Je redécouvre les joies naïves, les douceurs adolescentes : je porte le foulard que tu m'as offert. Il accompagne même mes nuits, posé contre mon visage sur l'oreiller. Il permet l'endormissement. Il te remplace pendant ces jours d'absences.
Qu'as tu de moi? Je ne t'ai rien offert de moi.
A part mes mots, cette lettre infinie pour te raconter toi.
Bientôt je serai là, sous ta peau, sous tes mains, sous ton regard, dans tes murmures, sous ton corps.
Je t'aime. Tu es l'homme de ma vie. Je ne sais pas combien durera cette vie dans laquelle tu es mon homme. Mais tu es l'homme de ma vie. De ma peau, de mes désirs, de mes envies, de mes amours.
Je viens. Une pénombre nous attend. Nos corps nous attendent. Ils se sont endormis là bas, dans cette chambre.
Tant d'amour à faire...
Tu me racontes le manque de moi. C'est la plus belle chose qu'un homme m'ait dite. Le manque de moi. Et je t'écris le manque de toi mais aussi que je suis bien avec toi. Que je suis bien entre tes bras. Que je suis bien dans ta tête. Que cela me suffit. Que je vis enfin homme mien, homme de ma vie, mon bel amour aux yeux tristes.
Carpe Diem mon charnel, mon désirable, mon envie, ma gourmandise amoureuse.
Je t'aime.

MMD



jeudi 19 janvier 2017

Alphabet des petits riens...













je te vent, je te ciel, je te nuage,
je t'étoile, je te feuilles,
je te thé, je te sucré
je te amer, je te musique

Alphabet des petits riens

Je te mer, je te houle,
je te sable, je te salé,
je te bouche, je te mains,
je te chuchoté, je te peau

Je te elle, je te lui,
je te atome, je te tourne,
je te odeur, je te soleil,
je te bonbon, je te sourire

Je te lointains, je te mouillé,
je te vague, je te caressé
je te arbres, je te amour

Et à la fin de mon alphabet des petits riens,
mon alphabet naïf,
recommencer.....


Mariem mint DERWICH

(Artiste Liao Zhenwu)


Ma lettre infinie...fragilités.

Tu es mon homme fragilités. Si fragile derrière ton masque. Si perdu à toi-même que tu te regardes de loin, de tellement loin. Ton chemin de croix c'est toi.
Je t'ai aimé ainsi quand tu avais les larmes aux yeux, quand je ressentais ces complexités en toi, quand tu jouais à l'homme fort, roc, stable, lisse. Et moi qui entendais ce qui tournait en toi, qui ressentais de manière intense ces ondes de tristesse que tu dégageais, qui te regardais dans ce que tu tentais d'offrir aux autres ( ces autres qui ne voyaient rien....comment ont-ils pu ne pas voir???), qui recevais de plein fouet toute cette tristesse,tout ce malaise, cet homme paumé, mille feuille de perceptions et de désespoirs, mal-être.
Je t'ai aimé là, en ce lien qui se faisait entre nos deux solitudes en nous. En tes épaules un peu courbées, en cette tristesse dans le regard, en cette colère que je sentais parfois dans ta voix, en ces silences quand tu es venu me voir, seul, désespérément seul, explosé, plein de cicatrices. en manque et, aussi, ému par le fait que moi, femme rien, femme rien, j'avais entendu ce qui était noué en toi.
Cette après midi là j'aurais aimé te prendre dans les bras ( je l'ai fait, mais plus tard, te souviens-tu?), juste te prendre dans les bras, te dire "chut", te poser contre moi et te laisser t'apaiser. J'ai été étonnée, bouleversée, par cette envie là. Tu m'étais homme enfant à cet instant là, homme si fragile, si fragile.
Je crois que mon corps a pris le chemin de toi à ce moment. Que je me suis mise en route vers toi.
Tout le reste n'a été que logique de ce chemin entamé dans la brume triste de tes yeux.
Je revois précisément, dans tous ses détails, ce corps que tu as posé en mes mains, cette après midi là, là bas, ta façon de marcher un peu lente, cette manière d'habiter l'espace. Ce dernier, mon espace, qui se rétrécissait, qui se résumait d'un coup à toi cet homme qui venait vers moi sans trop savoir pourquoi mais parce que j'avais entendu. Je t'avais entendu quand les autres ne te voyaient pas.
Et cette soirée là où nous étions assis l'un prés de l'autre, dans la pénombre, à nous offrir doucement, à nous reconnaître, mélange de désir sexuel et de cette petite chose qui fait que le monde s'efface pour juste n'être que cette femme et cet homme qui vont ouvrir une porte. Ma main qui cherchait ta main et qui n'osait pas. Toute cette conversation devenue ma lettre infinie a débuté là. Depuis elle ne veut pas finir. Elle se déroule. Elle est née en ce nous dans cette pénombre, dans la douceur d'une nuit, dans cette danse de l'autre, dans nos bouches qui se sont trouvées et la prison qui s'efface.
Plus tard il y aura l'amour, les corps, les plaisirs, les mots du sexe, tes doigts sur mon épaule, ton corps comme une offrande, moi en apaisements. Plus tard.
Mais la magie a été dans ce jour là.
Tu ne te vois pas, alors regarde moi, mets tes yeux en mes yeux et regarde toi. Je suis ton miroir.
Regarde moi/toi.
Et ré attrape par la main l'homme que tu es, l'homme que je vois, l'homme qui t'habite encore, au plus profond de toi.
Mes yeux devenus tes yeux te disent que tu es ma merveille, que tu es beau, que tu es quelqu'un de bien, que tu n'es pas parfait, loin de là, mais que tu as ce truc qui fait un être humain, que tu as encore cette capacité à l'abandon, au rêve, au désir, à l'amour, à l'autre. Peu l'ont. Mes yeux devenus tes yeux te racontent que tu es désirable, que tu as le coeur bon, que tu es un homme à aimer, pas à massacrer, à aimer.
Dans ton regard devenu mon regard émerveille toi de toi, aime toi, ramène toi à la surface.
Tu me dis que je ne suis pas objective parce que je t'aime. Au contraire, c'est parce que je t'aime que je suis objective. Ainsi je perçois en toi ce que je n'aurais fait qu'effleurer, tes doutes, ta capacité aux silences, tes petites fuites, tes questions qui tournent dans ta tête, ce petit égoïsme parfois ( que j'ai aussi, sois en persuadé), ta remise en question permanente...
Alors mes yeux devenus tes yeux continueront à te dire que tu es mon homme et que mon homme est un homme lumineux.
Je t'aime ma lettre infinie.
Ne lâche pas mes yeux et regarde toi revenir. Aime toi, aime moi, aime nous. Aime Nous. Et nos corps pour poésies....
Carpe Diem.

Mariem mint DERWICH



mercredi 18 janvier 2017

Ma lettre infinie...Je t'aime ainsi.

Je te ré invente à l'infini. Je sais l'homme qui m'offre son regard, cet homme qui m'attend, qui vit l'absence comme je la vis, une insupportable lenteur, un manque cruel. Cet homme qui mène ses vies, chacune glissant contre l'autre, allers retours permanents entre raison et amour, entre pragmatisme et abandons, entre questions et peu de réponses.
Je t'entends. Comment ne pourrais je ne pas t'entendre toi que je perçois, que je ressens, que je vis?
Je ne cherche pas à expliquer. Je ne veux que le vivre. Et je veux que tu vives. Que tu vives encore et encore en moi parce que nous avons tant de choses à partager encore, à découvrir. Que dans le monde de nous tu es. Simplement.Tu es. Tu m'es.
J'arrive maintenant à te nommer, à dire ton prénom. A rendre ce prénom là charnel, vivant, chaud. Il m'a fallu du temps pour te nommer,  homme que je porte. Comme si murmurer ton nom me rendrait vulnérable. Je n'ai plus le temps des vulnérabilités. J'ai été trop longtemps vulnérable, obstinément accrochée à ma survie. ne rien laisser, ne rien offrir, ne rien déposer. Faire le dos rond, me replier en moi, serrer les dents. Ne rien permettre. Rien. J'étais presque fière de cette carapace.
Mon corps en absences. Mes désirs muselés. Statue de pierre.
Juste l'écriture comme parole de moi. La seule liberté que je me permettais.
Et toi qui a posé ta bouche sur la mienne, là bas. Après ce pas de deux lent, doux, plein de frissons qui nous a amené doucement l'un vers l'autre, l'un dans l'autre. Comme une marée paresseuse.
Ce moment premier qui a inscrit ce qui a suivi, un homme et une femme en désirs, en abandon, en découvertes de l'autre, en corps qui se rendaient à eux-mêmes.
Ta main sur ma peau et une évidence soudaine dans les sensations qu'elle faisait naître en moi, sur moi.
Tu as fait revenir la femme. En m'offrant tes murmures, tes mots de toi, ton corps, tu as rendu la magie.
Je t'aime ainsi. Je ne sais pas t'aimer autrement. Je ne veux pas t'aimer autrement. Je veux continuer à être chavirée par tes yeux, par ta bouche, par ta peau. Je veux le désir. Je veux le manque. Je te veux en moi. Je veux les retours vers nous.
Je te veux ainsi. Je t'aime ainsi, homme merveilles, homme fragilités, homme doutes, homme qui s'offre.
Je t'aime en amour, je t'aime en désirs, je t'aime en jouissances, je t'aime en regards.
Je t'aime ainsi.

MMD

Chanson de gestes....













De ta peau à mes mains
de tes flancs à ma bouche
de tes yeux à mon ventre
de ta langue à mes bras
de ton souffle à mes reins

D'un désir inventer un lit

De mes jambes à tes doigts
de mes hanches à ta langue
de mes cheveux à ton regard
de mes seins à tes murmures
de mes frissons à tes silences

D'un désir dessiner un corps

De toi à moi
balade érotique
mots
t'inspirer
te déposer à mes poignets
à ma taille te porter en collier perles
De toi à moi
à ta paume
mes envies, femelle

A ton regard qui se fait présence

Ma chanson de gestes
brûlures
la mer en mon ventre

Fermer mes paupières sur un désir
ouvrir mes yeux en toi

D'un désir, s'ouvrir...

Mariem mint DERWICH

(Artiste Liao Zhenwu)

lundi 16 janvier 2017

Ma lettre infinie...Carpe Diem

Carpe Diem. Parce qu'il faut rire de tout. Parce que rien n'est jamais vraiment hormis ce souffle qui est en nous, celui qui rend l'impossible possible, celui qui met des couleurs à nos vies, qui nous dit " avance, prends, goûte, avance, avance, avance".
Carpe Diem. Être en présence, dans cet instant que nous regardons, qui est nous, en jouir. Seule la jouissance du monde permet de respirer. Le reste n'est que mental, projections, ce fatras des pensées qui nous cloue au sol, oiseau à qui on a coupé les ailes et qui regarde le ciel, impuissant.
Carpe Diem. Et dans cette mise en présence, accepter le lien, ténu, fragile qui nous relie. Lien à l'autre, lien au monde, lien à la nature, lien à l'écriture, à la lumière, à la musique.
S'accepter hors de soi pour redevenir soi.
En te percutant je n'ai pas construit une nouvelle prison. J'ai vécu enfermée pendant tant d'années, prisonnière volontaire, recluse, emmurée vivante n'ayant pour seul horizon que mes intimes les plus profonds que je n'échange pas une prison pour une autre. Avancer un pied après l'autre. Fermer le poing, tenir bon. De ce poing faire une volonté, une ténacité, une aptitude à la survie, à encaisser, à ne pas se perdre, à effacer les bleus, à construire pierre après pierre.
Puis j'ai ouvert le poing quand ta main s'est posée dessus. Douloureux cheminement que ce poing si serré qui s'offrait enfin, qui se redécouvrait main offerte, main caressée, main désirée.
Il faut aimer et il faut désirer. Carpe Diem.
Tu dis "fragilités", je te réponds " Forces". Tu dis " fragilités", je dis " volonté".
Tu dis " Je t'aime", je  dis " Je t'aime", femme libre, femme qui s'envole.
Me ré inventer dans le désir de toi. Dire encore et encore que le sexe n'est pas que mécanique, que l'amour n'est pas que concept. Que l'on peut aimer en étant libre. C'est la liberté qui permet l'amour, pas les chaînes. Pas la douleur, pas la souffrance. Se recréer dans l'absence.
Juste aimer et désirer.
Carpe Diem.
Accepter l'insupportable, cette séparation physique. En faire des couleurs, des odeurs, des images qui permettent l'endormissement.
Carpe Diem.
Au long de ce temps de nous sans nous, garder ma tête contre ta poitrine et écouter ces murmures de toi qui te dessinent, ceux que tu m'as offert, ceux qui ont fait que je suis là, entre tes mains, sur ta peau, que j'y suis bien. C'est bien ta parole murmurée, cet abandon de toi en moi, qui m'ont rendue tienne. Je suis à toi, je suis au monde, je suis à moi.
Et ma lettre si infinie qu'elle devient toutes les lettres des temps, des mondes... Ces mots que je t'écris en écoutant une musique qui me raconte les tempêtes, la mer qui bat la terre, les rochers, cette puissante respiration d'un bout de terre, dans une langue qui m'est étrangère et familière, si belle, si belle.
Carpe Diem. Apprendre à gérer cette distance, continuer ma vie quotidienne même si celle ci n'est que silences, solitudes, prison. Mais cette prison me permet de te porter en moi. Si j'étais heureuse dans cette vie d'ici, cette vie si vilaine, si grise, te porterais je en moi?
J'ai deux vies : celle-ci, l'insupportable. L'autre, celle où tu es. Duelle. Duelle et, pourtant, comme réunifiée. Sentiment d'ambivalences qui se croisent.
Vivre ici en sachant que je suis dans ta mémoire. Que je suis dans ce que tu voudrais, dans ce que nous vivrons à mon retour vers toi.
Mes mots pour te dire que tu as su regarder par delà les apparences, par delà moi. Que tu m'as vue. tu es le premier à le faire. Seule ma mère avait eu ce regard sur moi.
Tu es parti chercher la femme qui s'était cachée tout au fond d'elle, terrifiée par elle-même.
Tu lis ma lettre infinie. Tu donnes sens à mes mots. Tu m'es devenu ce mot premier, ce mot ultime. Tu fais partie maintenant de mes mots, de ce que j'écris.  Tu as libéré mon écriture, non pas en tant que mécanique de l'écriture mais entant que gestuelle de ce que nous portons, de ce monde d'au-delà le monde, de ce qui ne respire qu'en mots, ce qui rend à la vie sa puissance et les rêves. Tu as permis le sens. Je t'écris et je sens ta main sur ma main. Je sens, sensation physique frissons, ta présence.
oui tu as libéré mon écriture comme tu as libéré mon corps de ses peurs. Oh, elles existent encore. Mais tu les gommes. Tu lis ma lettre et je me sens presque belle. Belle et aimée. Aimée et désirée. Musicale. Par tes mains, ton corps, ton regard, ton respect, ton odeur, tu m'ouvres un pays : moi, toi.
Homme mien, mon homme lumineux, Carpe Diem.
Savoure cet instant de toi que je t'offre. Sois l'homme que tu es vraiment, cet homme mien qui s'est posé sur ma bouche et en moi, cet homme auprès duquel j'ai allongé mon corps après l'amour et qui m'était tout dans ses silences de paix. Sois l'homme à qui je manque, qui me le dis. Sois l'homme qui me murmure "mon ange", qui me l'écrit. Sois homme mien, ici et là bas qui me dit " tu es à moi".
Carpe Diem mon amour...
Et de l'instant présent faire un lit.
je t'aime

MMD

(Artiste Liao Zhenwu)



Tu manques à ma peau, dit-elle de son lointain.. Tu manques à ma peau. Et à mon ventre, et à ma bouche et à mon corps tout entier....

samedi 14 janvier 2017

Comment parler d'un homme? De cet homme là? De lui, lui pour qui cette lettre infinie est... Empoigner les mots, en faire des sentiments, des fulgurances...
J'envie la simplicité de celles qui n'aiment qu'en distances, en indifférences, en dualités. Je ne l'ai pas cette simplicité. Je n'ai même pas le langage. Je n'ai que cette écriture. Je ne sais pas parler. Je ne sais que lui écrire.
Pauvreté de ces mots...  A force de tant de pauvretés, à force de tant de cette lettre infinie peut-être vais je le lasser, cet homme qui est mien, cet homme à qui j'appartiens...
Pourtant j'ai tous ces mots de lui en moi, ces mots qui sont lui, qui comblent les manques, qui lui disent qu'il est une femme, banale à l'extrême, ni belle, ni même jolie, qui lui écrit de là bas; qu'il habite cette femme; qu'elle s'est mise en ses mains...Qu'elle ne sait pas aimer dans la tiédeur. Que cette femme ne sait donner, lui offrir, que ce qu'elle possède, ses mots, son amour naïf, ses envies...
Qu'elle a posé le regard sur cet homme fragile, cet homme oublié, cet homme qui manquait d'amour, à qui manquait le désir d'une femme pour lui, ce regard particulier qu'une femme amoureuse pose sur un homme. Qu'elle a posé le regard sur cet homme complexe et qu'elle a basculé.
Alors comment parler de cet homme là? Comment lui écrire qu'il est magnifique, qu'il est une très belle personne, qu'il est désirable, qu'il est intelligent, qu'il est cultivé, qu'il est sensuel, qu'il est sexy, qu'il est bon, qu'il est sexuel...Comment lui dire que cette femme qui lui écrit cette lettre infinie a beaucoup beaucoup de chance de l'avoir, d'être à lui?
Qu'elle est heureuse. Qu'elle est bien. Qu'elle entend ce qui tourne en lui, en bien et en moins bien. Qu'elle le sent, le ressent...
Qu'elle le désire, qu'il a ce pouvoir de la rendre en plénitude... Qu'elle s'émerveille, même loin de lui, comme elle s'émerveillait de le regarder, de l'écouter, de le toucher, là bas, quand tout était simple et compliqué, quand un regard affamé et une musique de nous faisaient taire le monde alentour.... et nous rendaient à l'essentiel : je t'aime, tu me manques, je te veux, je suis bien... Rien d'autre. Rien d'autre. Ce "je te veux", pas que sexuel, qui ralentit le temps, qui offre l'autre comme un cadeau précieux, un moment parfait, parfait...
Qu'il restera en elle jusqu'à son dernier souffle cette magie quand un homme et une femme ont dansé l'autre, leur désir de l'autre, dans les gestes qui n'osent pas, dans des mains qui se frôlent, dans des murmures échangés, les frissons qui montent, ce quelque chose de chaud qui se tisse...
Alors je vais , malgré la pauvreté de cette langue que j'ai, continuer à lui dire que je suis sienne, qu'il est mien, mon homme, qu'il est beau, qu'il est mon étoile, mon sensible, mon magnifique, mes silences, qu'il me rend heureuse, qu'il me donne des plaisirs infinis, qu'il m'est évidence.
Et lui dire merci d'être, merci d'être mon homme lumière...
je t'aime.

MMD


Entre îles....













Jouer le monde, cloche pied, marelle
d'île en île aller
toujours plus loin, toujours plus loin

Fermer une porte, ouvrir une porte,
les horizons appellent,
des voyages en bandoulière,
reprendre la route

D'ici en ici, un ailleurs ouvre les yeux
l'appel des grands larges
des vents
des espaces à arpenter

Jouer le monde, cloche  pied, marelle

L'immobile et le mouvement
coeur et frontière
le réel et l'irréel
être, ne pas être
fumée, silhouette fantôme

J'enjambe mes îles mes continents mes lunes et mes soleils
je vole
J'inscris aux murs mes mots charbon de bois
Cours, cours, cours
Un pays des merveilles n'est qu'une terre après une île
là où les oiseaux rasent les vagues
arpenteurs de ciel
déposer mes yeux en leurs ailes

Jouer le monde, cloche pied, marelle

Et dans une aube première
l'entre île, eaux, vagues, houles,

C'est là que tu es
terre
embruns
ressacs
silences
brumes
un parfum au bout de mes doigts
la mémoire qui tremble
souffle léger au bord d'une lèvre
espaces, espaces
poser ma bouche à une source
ouvrir les yeux

Toi

Mariem mint DERWICH

(Artiste Ademaro Bardelli)

vendredi 13 janvier 2017

Nous n'inventons rien. Nous dessinons nos ressacs, c'est tout, ces fenêtres qui permettent de mettre un pied devant l'autre, celles qui s'ouvrent sur la mer, sur les vents, sur ce battement qui imprime aux oreilles et aux corps qu'un homme et une femme ont refermé leurs doigts sur un instant. Qu'ils font de cet instant un rire, des corps qui se cherchent, des conversations infinies, des harmonies.
Le besoin de l'autre pour avoir besoin de soi.
J'ai ton regard pour lit. Tu me regardes et je tournoie. Je retrouve la petite fille qui a tournoyé ses terreurs pour en faire des mondes à rêver, quand tout allait mal, que tout n'était que violences, innommable. Tu me regardes et je tournoie dans une musique que j'ai enfermé en mes cheveux.
Tu me regardes et un poète persan fait de mes mains un voyage vers toi.

MMD

Ma lettre infinie... pour le désir....

T'appartenir, s'appartenir... Se résumer ainsi, me résumer ainsi. T'appartenir. N'être que ce sentiment : tienne. Déposer ma vie en tes mains, fermer les yeux, me laisser guider, te laisser m'emmener là où tu veux. Je découvre cet abandon en l'autre, en toi, ce désir de juste n'être que cette peau que tu promènes, sur laquelle tu dessines, en laquelle tu effaces, tu redonnes...
Y a t'il d'amour sans ce don total de soi? Sans ces " tu es à moi". Et y a t'il d'amour sans l'acceptation de ce " je suis à toi"? Je ne sais pas. Mais que sais je de l'amour? J'apprends l'amour en toi.
Et je sais une chose : je suis à toi. Comme tu es mien. Mien parce que je te porte, parce que je t'accompagne, parce que tu m'es compagnon, parce que tu es cet homme que je regarde dans les yeux,  celui qui me chavire, m'envole, me bouleverse, me fait rire, me met des frissons au corps, me rend toute chaude, toute douce. La perfection de ce " je suis à toi". Me donner sans me renier. Il n'y a pas reniement quand on a rencontré son autre; il y a juste reconnaissance. 
Comment aimer sans ce "je suis à toi"? 
Je suis à toi. Sensualité, animalité, rondeur... Et toi, mien, comme lettre infinie...
Me sens-tu bouger sous tes doigts? Dans ton sommeil sens-tu ma bouche à ta peau endormie? Entends-tu mon corps devenu eau en tes mains? As-tu mes cheveux sur tes yeux, mon parfum en ton épaule?
Ma lettre infinie qui se fait érotismes. Il faut écrire aussi le désir, les plaisirs, le corps de l'autre..
Mes mains sur tes reins, tes flancs... Ce mouvement des hanches qui raconte ce qui vient, ce qui naît. Mon corps qui ploie, qui plie, qui s'ouvre, que tu imprimes. Boire ton odeur, ton goût, sel, sucre, douceur, force, plaisirs. Mes jambes pour te bercer, mes jambes pour te garder. Et les "encore, viens, viens"...Et tous les jeux à inventer, les jeux de nous, les pénombres à remplir, les murmures, mes poignets liés à tes mains...
Ma lettre infinie comme plainte du désir de toi.
Et pour te dire que je  te prends comme horizon pour mes mains, pour ma bouche, je fais de ta peau des balades pour ma bouche, que de tes doigts sur ma langue je tisserai des frissons. Que je te respirerai, que je t'aimerai à en perdre le coeur, que ton corps sera ma musique. Que je poserai tes mots des désirs en mon ventre. Que je te voyagerai, dans les odeurs de l'amour, les odeurs de nous. 
Je t'aime. N'arrête pas de me toucher, de me sentir, de m'ouvrir, de me jouer, de m'inventer, de me brûler. C'est ce désir, notre désir, qui dit à l'autre " je suis à toi".
Je suis à toi.
je t'aime, mon mien, ma belle histoire, mon amour, mes envies.
J'ai pris le chemin vers toi... Je viens.

MMD


mercredi 11 janvier 2017

Solitude absolue.

Île....











A l'arrondi des choses j'ai mis l'ocre, l'indigo,
la douceur et une seconde,
j'ai accroché la musique
J'ai regardé ces petites choses, petites, petites,
instants de vie mis au mur

Et j'ai ouvert la porte

Dehors il est une plage, des sables, des vagues
la mer qui dit que tout est, que tout vient, que tout part,
qu'il n'est d'infini que celui que nous écoutons
qu'une houle n'est que cette larme qui nous porte
les lointains que nous sommes

A toutes ces eaux j'ai murmuré

Ployer la nuque sous son regard,
pour qu'il y pose ses yeux
qu'il sème sur la peau les arabesques des silences
s'offrir au monde par cette peau effleurée
il est...

A la courbe d'une lèvre laisser mes mots
il les entend en cette langue devenue page des couleurs
il est ces abîmes, ces profondeurs liquides,
là bas, là où les algues et les secrets sont poésies
clair obscur des grands fonds

Et refermer la porte

Une minute vient de passer
elle est univers
Ma chanson de lui étoile devenue
je la pose sur mon épaule
je porte cet homme en tatouage

Je m'éveille île pour ses mains

Mariem mint DERWICH

(Artiste Gerhard Richter)





mardi 10 janvier 2017

Ma lettre infinie...Habibi ( mon aimé, mon amour)

Cette lettre infinie c'est toi. Toi et ce sentiment de toi qui m'habite. Un espace où je te pose. Un espace où je vais quand la vie du dehors, celle des quotidiens, est si pesante, si dure qu'il me faut entrer en apnée, stopper ma respiration, serrer les dents, baisser la tête et m'enfuir dans cette lettre infinie.
Cette lettre infinie déroule ce qui s'échange, ce qui se devine, ce qui se pressent, ce qui s'offre quand la distance ne permet pas le contact physique mais qu'elle est place pour les intimes.
En arabe l'amour se dit El houb... La douceur de ce H, l'arrondi du ou, la tendresse de ce b. Comme ta bouche sur ma bouche. Comme ce souffle que tu expires dans le plaisir.
El houb. Aimer. Désirer. Renaître. Vivre.
Et moi, la femme à personne, la femme de rien, devenue femme de, femme à, femme pour....
Femme pour tes mains. Femme pour ton corps. Femme pour ta peau. Femme pour ton esprit. Juste femme. Femme pour toi. Femme en toi. Femme en nous.
Tu me manques. Tu manques à mes espaces, à mes murs, à mes bras, à mon ventre. Tu me manques comme on oublierait de respirer. Tu me manques. Tu me manques.
Alors revenir, vite vite, à ma lettre infinie, à toi à qui je parle, que je mets en mots pour recréer cette présence si forte de ton corps pas loin de moi, pour sentir ce que tu dégages, pour te redessiner dans tes gestes, ceux que je connais par coeur, ta façon de croiser ta jambe droite sur ta jambe gauche, ta façon de fumer, ta façon de tenir tes mains.... Tes mains. La beauté de tes doigts, la force qu'ils dégagent, l'arrondi des doigts, la douceur de la paume, ce petit mouvement de la main, le délié des jointures, cette main qui m'est devenue si familière, le goût de tes doigts sur ma bouche, dans ma bouche...Ta façon de tenir ta cigarette, avec le pouce qui vient recouvrir le filtre, ton autre main qui repose sur ton genou droit, doigts un peu pliés.
Cette lettre infinie pour te dire que je t'ai tellement regardé, même quand tu ne le voyais pas, que mes mots deviennent pinceaux, ma mémoire se fait couleurs.
Et ce besoin enfantin de te regarder encore et encore dans ma tête. La ligne du cou, émouvante. La douceur du muscle des bras... Tout ce corps de toi, ta gestuelle, ta façon calme d'occuper mon espace.
Même ton corps est murmures, immobile, juste en ondes que je reçois, que je perçois. Un alphabet particulier que ton corps et qui me parle, que j'entends, que je regarde, sans fin...
Ton regard qui se fait fenêtre ouverte, qui se pose sur moi...
J'userai les mots pour te dire. Et quand ils seront usés j'en inventerai d'autres. Et il y aura cette lettre infinie, toujours, neuve à chaque fois, à chaque voyage de mes yeux à toi.
Tous ces mots de toi pour te raconter. Pour t'entendre.
Pour me dire. Pour écouter tes mots dans une pénombre, ceux que tu chuchotes, ceux que j'entends résonner à ta poitrine.
Cette lettre infinie pour dire l'amour. Pour dire que je suis tombée en toi tellement vite que je suis sure que la terre s'est arrêtée de tourner pendant un instant... Avant, après. Maintenant.
Et toi, ma lettre infinie, mon autre, mon homme mots, mon homme, mon poétique...
Toi qui sais entendre mes mots.
je t'aime.

MMD

le livre des heures













A quels horizons déposer ce qui m'habite?
Mes pensées comme des bulles,
un flamboyant, le vent dans les feuilles,
un ciel qui se fait lit,
un battement de peau.

Une femme s'est faite eau pour s'endormir en un regard

Elle a posé ses doigts sur la brume,
en a fait un voyage,
sa peau comme un désir infini,
elle s'endort
elle aime, elle aime

Elle redevient cette petite fille qui tournoie,
musiques
Un poète mystique lui chuchote la lumière,
des mots elle fait un chant amoureux,
des silences  à aimer

Un homme s'est posé en son corps, permanences

Il est fragile, il est immense, il est,
il lui raconte et lui murmure les mots des manques,
il est atome, boréale, ressacs,
collier qu'elle porte entre ses seins,
et dans son ventre il est allongé

A quels bouts des mondes sculpter un amour?
Je danse cet homme, tourner, tourner,
femme,
je le tatoue à mes hanches,
je l'enferme entre mes chevilles

Un homme et une femme sont posés au bout de mes doigts
je souffle doucement pour qu'ils s'envolent,

Et je cours les rattraper derrière le livre des heures....

Mariem mint DERWICH

(Artiste Loui Jover)





dimanche 8 janvier 2017

Ma lettre infinie....Rouhi ( mon âme)...

M'agripper à ta voix. Tenir, tenir. N'être que cette volonté vitale de tenir, de m'enrouler dans ta voix. Fermer les yeux et entendre, t'entendre mon homme des grands lointains, de ce bout de l'univers. 
Re dérouler le temps pour effacer la distance. Me dire que ces immensités ne sont que perceptions mensongères d'un moment précis. Juste une obscurité qui s'insère dans un moment où une fragilité refait surface.
Et ta voix comme une bouée, comme une main, comme tes bras. 
Quand les grandes tempêtes s'en viennent m'enfuir en nous, replier mon corps sur le tien, me déployer tienne, te cajoler mien, laisser la vie des quotidiens n'être qu'apparences. Et vivre ma vie, notre vie, celle là seule qui compte, celle que nous échangeons en mots du désir et du manque.
Revenir à mon corps à ton corps allongé, dans une chambre lointaine, quand tu as entamé ton murmure de paix, ta danse amoureuse, ta vie.
Ma lettre infinie, qui n'en finit pas, cette lettre de mes lointains pour te poser ici, pour te parler, pour habiller le manque, pour empoigner mes seins et les rendre à ton présent.
Même mots, pareils et neufs à chaque fois, renouvelés dans mon amour de toi. Dans ce dialogue ininterrompu et qui est bénédiction. 
Certains meurent sans avoir jamais connu cette faim, cette soif de l'autre, cette démultiplication sans fin, cette plénitude.
Mon souffle ne s'envole qu'à l'orée de ta peau. Mes lèvres toujours posées sur toi. Tes mains comme ma maison. Et ta voix, ta voix... Cette façon que tu as de poser certaines voyelles, ce petit silence parfois, cette petite brisure, ta manière de prononcer certains mots, ce petit truc qui rend une voix ouverte à une autre... et qui fait lever la houle en moi.
Je pourrais dessiner ta voix. D'ailleurs c'est elle que j'écris, sans fin. Elle est dans mes mots, dans ce blog devenu "blog de 2", comme tu l'as dis. Entends ta voix en mes mots. 
Ce soir je niche mon nez dans ton cou, dans cet espace doux, tendre et fort en même temps. Il y a ton odeur que je bois du bout de ma langue, que j'imprime en moi. Et j'écoute ton silence et tes doigts sur ma peau. Je deviens cette épaule que tu caresses doucement. Et je te vole au temps en mes doigts qui te dessinent...
Une musique, toi, mon homme, mon amant, mon tout, mon fragile, mon sentimental, mon désirable, mon ami, mon murmure, mon abandonné, mon offert, mon montreur de merveilles...
Attends moi, attends moi.
Rouhi...

MMD



samedi 7 janvier 2017

Ma lettre infinie... pour dire....

Tu es l'homme de ma vie. Dit ainsi cela semble d'une banalité affligeante, une expression utilisée jusqu'à nauseam.
Pourtant tu es cet homme de cette vie qui est la mienne. L'homme du reste de ma vie. Quand commence t'on à vivre? Quand commence la vie? Quand peut-on parler de vie?
Je ne sais pas. Une vie n'est qu'une succession de choses que l'on permet. Nous croyons toujours subir. Nous permettons cette soumission. Et l'on vit ces vies comme l'on peut.
On les cadre, les entoure de règles, de garde fou. Une vie de chemins balisés, emprunts de tous les renoncements, de tous les pragmatismes.
Tu es l'homme de ma vie. Évidence. Évidence. Une compréhension profonde de ce chamboulement en moi. Comme tu le dis si joliment " une histoire à écrire ensemble". l'histoire du reste de ma vie, celle de l'automne, quand les arbres deviennent feu et couleurs. Non pas la fadeur d'une seule couleur, mais ces explosions, ces embrasements qui rendent aux paysages la fulgurance de l'originel.
Tu es l'homme de ma vie parce que je t'ai ancré dans mes présents. Parce que je ne conçois plus ma vie sans toi à mes lisières mais aussi en mes centres. Parce que tu as ce goût des chemins de traverse, que tu n'as pas laissé ta raison détruire tes envies et tes désirs de moi.
Parce que tu sais qu'il ne nous est plus donné un futur lointain. Parce que tu es seul en toi, terre désolée, peuplée de tes manques, de tes absents, de tes rêves. Parce que tu as entendu ce que je pouvais t'offrir : toi. Te ré inventer... Mon corps et mon amour pour que tu saches que je suis là, qu'une femme est là, quelque part. Qu'en elle tu peux t'endormir, déposer les armes, l'aimer de tout cet amour que tu as en toi. Qu'elle avait le poing serré, dressé, fermé jusqu'à la douleur. Et que tu as ouvert ce poing.
Un homme qui fait de la main d'une femme une main offerte est à la hauteur de son humanité.
Tu es l'homme de ma vie.
J'aimerais vieillir avec toi, dans cet espace de nous qui nous est permis. Que mes doigts suivent ton visage, années après années. Que tu sois cet homme immense que tu es, changements et permanences. Que la fluidité de nos silences deviennent le lieu de nous, cette maison imaginaire où tu aurais posé ta vie en mes mains. Notre vie, nos vies. Ce nous qui est la vie. La seule.
Tu es l'homme de ma vie, de mon corps. Celui en qui je me dépose, en qui j'inscris mon corps et te laisse me guider, m'éclore, m'aimer.
Je t'aime en esprit. je t'aime en corps, en sexe, en salive, en plaisirs, en " Touche moi, prends moi, ouvre moi, viens, viens, viens, donne toi, offre moi, profond, chaleur..." et la musique des plaisirs, les notes du souffle soudain affolé, cette sensation de feu et d'ouverture, la jouissance déposée sur la bouche de l'autre... Tu es l'homme de ma vie parce que tu permets tout ça, cette perception aiguë de ces désirs qui habillent la peau de fourmillements, qui rendent électrique, sensible à l'extrême, juste repliée sur ce toi qui déclenche en moi cette alchimie de l'amour physique.
Tu es l'homme de ma vie. Me prends-tu comme femme de ta vie?
Continuer ma lettre des manques de toi... Te broder comme mien. Te respirer comme homme mien. M'expirer comme tienne. Entièrement. T'offrir ma seule langue, mes mots, ma dernière frontière, mon corps.
Et ton désir de moi pour que les heures ne soient plus que livre de toi, de moi, de nous.
T'aimer, te vouloir...
T'aimer mon passionnel ( peut-on aimer sans passion?), mon homme aux yeux de brumes, mon homme qui me fait résonner, mon ange, mon coeur, aimé, aimant, désiré, désirant...
Et mon corps en désirs de toi....

MMD



vendredi 6 janvier 2017

Ma lettre infinie...là bas....

Toujours mes mots de mon bout de mon monde à ton bout du monde. Comme un pont, un chemin étroit qui me ferait parvenir à toi. Ma lettre des infinis, ma lettre infinie, commencée sous tes mains et qui déroule notre histoire. Que tu entendes ma voix t'écrire.
Une chanson de la mer, ta voix, ma lettre... Combien d'espaces peut-on supporter? Au long de combien d'espaces te tisser? Inscrire cette absence présence?
La terre tourne. Nous tournons avec elle. A force de tourner, à force de ce mouvement des marées, peut-être nous rejoindrons nous sur une plage, quelque part, dans l'entre-île, celle née dans la magie d'une rencontre improbable... Flux et reflux... Se faire l'amour dans cette houle. Partir, revenir. Ta peau, ma peau. Le cercle parfait.
Revenir à cet instant où nous nous sommes embrassés pour la première fois, après nos mains qui se cherchaient sans oser se toucher, ce désir qui tissait ce qui allait venir, ma bouche en ta bouche.
Il y a eu deux premières fois. Le premier baiser. Puis l'autre premier baiser, celui de la pénombre, sur la terrasse là-haut, complet, en chuchotis, en acceptation de l'autre, en abandon, quand le corps se fait évidences... Et ta voix qui continuait à murmurer, cette douceur que tu posais sur moi, ce corps, le tien, qui ne savait pas s'il devait rester là, en nos bouches, ou partir... Et ce moment fragile où tu as cédé... je l'ai entendu ce moment. Je n'entendais que lui. Et ton murmure.
Ce murmure n'a jamais cessé. Il est toi. Ta parole déposée en un murmure.
Combien de nos barreaux de prison avons-nous déposés ce soir là? Digue qui s'ouvre, laisse l'eau reprendre sa place... Cette première fois où tu as mis de la musique et des désirs et des jouissances en mon corps... Cette première fois où tes bras ont dessiné l'endroit où je dois être...
Cette première fois où mon horizon prenait les contours de ton grand corps allongé là, celui que tu ne regardes plus, toute cette peau offerte à mes mains et à mes lèvres, à mon odeur, à la femelle en moi...
Cette première fois où j'ai suivi du regard la ligne de ton torse, ton ventre, tes bras, la courbe de tes épaules, ton dos, ton cou, tes cuisses, tes jambes, tes pieds, tes flancs, ta bouche et ce petit mouvement de ta lèvre inférieure qui me chamboule, un peu plus avancée, charnelle, sexy... Ton regard abandonné... La forme de ton nez, ton front, tes sourcils, tes oreilles...Litanie sensuelle... Litanie des désirs. Litanie de toi... Je ne te nommais pas encore, soufflée par tout ce qui arrivait. M'habituer à ton nom sur ma langue... Et la peur, ma peur, ma honte de moi, ma détresse de me montrer... Et toi qui brisais la carapace, tendrement...
Il faudra du temps pour que je me ré apprenne, que je dépose mon corps si longtemps détesté, si longtemps massacré, si longtemps violé, si longtemps oublié... le laisser partir en tes mains.
Ton désir de moi, pour moi, cette bouche que je me découvre belle sous tes yeux, tous ces morceaux de moi éparpillés, tu en fais un tableau, tu recolles patiemment les brisures, tu lisses... Tu me rends à moi-même, mon homme des lointains.
Oh oui, combien d'espaces pour supporter le manque? Jusqu'à quel bout de terre aller pour renaître?
Une histoire pas comme les autres, la magie de tout ceci.
Je t'aime mon bel oiseau, mon sensitif, mon sexuel, mon tendre, mon homme de là-bas, mon corps, ma salive, mes jambes qui s'ouvrent, ma bouche...
Entends-tu mon bout de mon monde? Me rêves-tu comme moi je te rêve? Me prends-tu comme moi je te prends? Est-ce que je t'accompagne comme tu m'accompagnes à chaque souffle, à chaque petite banalité quotidienne?
Ma main qui s'est ouverte et que tu tiens entre tes doigts... Voilà ma réalité...
Je t'aime.

MMD




Parce que tout est musique, tout. Les mots sont musiques, les sentiments sont musique, le monde est musique...Juste entendre... N'être que cet atome qui tourne et tourne, univers, infini...
Il faut de la douceur et de la musique à ce qui respire.
De mon bout de monde à son bout de monde dessiner les musiques de l'âme, les musiques du coeur, les musiques de la peau.... Comme des doigts qui se tiennent, des regards qui se disent, des bouches qui posent sur l'autre les intimes....
Plénitude....


jeudi 5 janvier 2017

C'est la nuit que se racontent les histoires...Et c'est à la nuit que je rends mes mots du manque. Et une musique pour murmurer là bas, mon bout du monde.
Il faut à l'amour des désespoirs...
Rûmi qui tourne, tourne sa danse des atomes.

Ma lettre infinie, encore et toujours....

Continuer cette discussion infinie, cette discussion qui n'est que silences, car mes mots sont silences. Et dans ces silences ils disent l'essentiel. Il faut des silences à la parole. Mon écriture à toi, de toi, de nous, est ce silence. Celui qui permet tout, celui qui raconte tout à celui qui sait écouter.
Mon journal d'un bord de moi, pour raconter cet espace, ce manque. Dire aussi qu'aujourd'hui n'a pas été bon pour moi. Que tu n'y es pour rien. Toi, au contraire, quand tout va mal, je te rappelle. Tu me donnes la possibilité de fuir en moi, loin, loin là bas, et de me poser dans un souvenir, un parmi tant d'autres. C'est ce souvenir qui permet aux mauvaises choses de glisser un peu sur moi.
Ce soir je suis là bas, en face de toi, dans un moment parfait. Et je te regarde. Je te mange des yeux. J'arrête le temps, quand tu as posé tes lèvres sur mes doigts, quand tu as allongé ton corps sur un fauteuil, quand tu as allumé ma cigarette. De ce temps qui est en moi je fais ma respiration.
Tu te souviens de cette soirée parfaite, hors de tout? Quand tu as voulu nous offrir ce moment de paix, ce moment où nous serions nous, sans sexe, sans désir autre que cette plénitude à être avec l'autre, dans les petits gestes, les histoires racontées.
Ce pas de deux dans une pénombre douce.... Et ton regard, et ta voix, et tous ces toi redevenus un.
Comme un vieux couple. Comme un jeune couple. Comme une voix douce. Fluidité...
Des paroles, des silences doux comme une musique, des gestes, des respirations, des petits rires. Le corps et l'esprit qui se déconnectent de dehors et qui font de tout notre monde d'un instant.
Ce pouvoir que tu as de refaire monter à la surface la femme que je suis, réellement.
Et cette puissance de ce sentiment qui m'habite quand tu n'es que toi, simplement toi, tendre, mélancolique, rêveur, lissé, comme retrouvé.
Pour aimer il faut aussi l'éloignement. Il rend l'autre encore plus présent.
Alors, des jours comme celui ci, je repars en ta voix, en toi, en ta bouche sur la mienne, en tes bras qui me tiennent et qui disent au monde extérieur de nous laisser en paix, en cette dernière soirée.
Tu me manques. Et tu ne me manques pas. Tout se construit. Tout est... Même la tristesse fait partie de l'amour. Même la peine.
J'ai pris de toi ce que tu es. Tu me l'as offert. Je me suis offerte aussi. Que peut le temps ou l'éloignement face à ce cadeau?
Je suis heureuse quand je suis dans nous, car je suis peut-être la seule personne à t'avoir toi, toi, depuis des années.
J'ai cette chance magnifique d'avoir reçu un homme magnifique, un homme dont je suis fière, un homme que j'admire, un homme que j'aime.
Je t'entends rire en lisant ceci et tu vas me répondre que mes mots ne sont pas objectifs.
Pourtant ils le sont. Non pas parce que je t'aime. Mais parce que l'homme que tu es m'as touchée quand nous nous sommes vus pour la première fois seuls, dans le jardin, quand tu étais venu avec ta peine, avec ce nœud que tu avais en toi, quand tu avais les larmes aux yeux.
C'est à ce moment là que quelque chose a commencé à céder en moi.
Parce que tu es un homme bien, quelqu'un de profondément bien et bon, de profondément doux, de profondément ancré en l'amour. Tu n'as pas tout tué en toi.
Tu ne te vois plus. Alors laisse moi te regarder pour toi. Laisse moi te dire combien tu es précieux. Combien ce mélange de toi, douceur et violences, est beau. Combien il te raconte.
Laisse moi te regarder pour que tu te souviennes de l'homme que tu es... et beau, si beau...
Je te parle, parle, parle, et je te raconte que mon désir pour toi est permanent, intact.
Que cela m'est étrange. Que cela m'est merveilles.
Merci d'être. Aujourd'hui tu m'as aidée à tenir. Tu m'as aidée.
Tu vois?
Et si tu sais m'attendre, je reviendrai vers toi. Et tu auras ce regard immense, affamé, de l'homme que j'aime...
Moi je t'attends. Et Rûmi pour adoucir le temps....
Je t'aime.

MMD



Inquiétudes....

mardi 3 janvier 2017

Ma lettre infinie, toujours.....

Et ma lettre infinie qui continue, qui se déroule, te déroule, nous déroule... Ta douce qui s'est faite fleur de nuit, qui n'est plus que ce langage de ta peau, cette langue jolie, cette langue frissons, cette langue neuve, toujours neuve...
L'impatience au bout des doigts; le temps qui s'allonge instant, un seul, unique, celui que nous étirons, béatitudes.
Ta sensitive s'est faite statue. Elle s'est arrêtée de respirer en tes doigts posés sur son épaule. Et elle a fermé les yeux, fort, fort, comme une enfant heureuse, pour les rouvrir sur la mer, une crique, un phare lointain. Elle a ouvert la bouche. En ses mains elle a enfermé ton visage et elle t'a dit " viens...".
Il m'aura fallu cet homme endormi en moi, pour entendre que mes mots n'étaient qu'écriture de lui.
Étrange écriture que celle d'une amoureuse. Elle se fait sensuelle. Elle pose les mots des corps, les mots du sexe, les mots d'amour.
Et la peau comme un parchemin. Et les doigts pour lire, aveugles, ce qui ploie dans une chambre...
Je l'allonge à ma vie, le chatouille mien, le rend au mouvement et à l'immobilité... Le ramène à la simplicité des mots, mes mots, ceux de mon bout de mon monde, ceux de ma bouteille à la mer.
Derrière mes yeux il est un homme qui me murmure son désir, son amour. Je le garde, là, en ce regard par delà mes paupières, dans ce lieu qui est nous.
Je lui écrit  que sa douce n'est plus que ce frisson, ces notes, ce piano sur lequel il a posé ses mains, qu'elle vibre, qu'elle est libre, libre...
Ma lettre infinie pour le raconter, lui, mon homme. Rouler sur ma langue ce "Mon homme", en sentir chaque sonorité, chaque souffle.
Au bout de mes mots attraper son regard et sa voix.
En cet instant qui s'étire, s'étire, un homme magique pose son corps sur le mien....
J'écris, j'écris, parce qu'il faut tous ces mots pour effacer les lointains, parce qu'aux murmures de cet homme mien je dépose mes mots, ma langue.
A mon bel amour, mon bel amour, mon désiré, mon aimé, mien, mon charnel, mon sensuel, mon frisson,  j'écris que je suis née en ses mains.
J'invente des mots, je t'aime en nuages, je t'aime en vents, je t'aime en toi en moi, je t'aime en bouche, je t'aime en couleurs, je t'aime en coeur, je t'aime en envies, je t'aime en fleurs.
Je t'amour.....

MMD


Ne lâche pas mes doigts....













Ne lâche pas mes doigts, garde les, enrobe les, caresse les
Ils te diront les mots de mes nuits
Mes yeux fermés au silence
Ouverts à toi
Ils te raconteront les effleurements,
Ta voix sur ma peau, les bras qui frémissent
Ne lâche pas mes doigts, plie les, colore les
Ils auront les rires du désir
Ils te liront les fleurs de l'envie,
Au bout de ton corps, ils te redessineront

Ne lâche pas mes doigts, effleure les, empoigne les,
A ton oreille ils mettront la musique
Ma bouche dans ta paume
Ma bouche sur ton épaule
Ma bouche et sa marque

Ne lâche pas mes doigts, paume à paume,
Lèche les, fais en des papillons,
Rends les à l'eau, à ta salive,
Rends les à mon corps
Ne lâche pas mes doigts

De tes doigts à mes doigts, des amours à faire

Et toi en moi

J'ai tes doigts à mes doigts renversés
Je les danse à mon cou
Je les tournoie à mes  hanches
les endors à mon ventre

Et sur le bout de tes doigts devenus mes doigts
j'inspire.....


Mariem mint DERWICH

(Artiste, Ismail Rifai)

dimanche 1 janvier 2017

Ma lettre infinie....

Un jour je te dirai que je t'écris depuis tant d'années, tant de siècles, tant de présents, tant de futurs. Que tu as  été dans mon écriture quand tout allait de travers. Que tu as  été cet homme inconnu mais qui m'accompagnait, qui m'aidait à tenir.
Je te  dirai que je n'ai pas plié, jamais. Que je fus parfois brisée physiquement, implosée moralement . Que j'ai pleuré, pleuré, que j'ai soigné les bleus et les os cassés, que j'ai ravalé ma colère, que j'ai serré les dents et que j'ai fermé mon poing - tenir, tenir- par delà la peur, par delà la nausée permanente... Que je parlais à cette silhouette que tu étais, cette présence fantôme qu'une petite fille en mal d'être femme tissait patiemment, s'inventait pour respirer. Que j'ai eu peur, tellement peur. Que j'ai appelé au secours parfois. Que j'ai eu mal, mal à en crever. Je te dirai la lassitude et les cachets que l'on avale, le grand trou noir, la fin si douce. Je te dirai les médecins qui vous obligent à vivre, qui vous obligent à regarder, à vous souvenir que vous avez des enfants, des enfants petits, je te dirai cet homme dont je ne me rappelle que le regard bleu, une sirène en bruit de fond, accroché à mon regard et qui disait " Regardez moi, ouvrez les yeux, ne quittez pas mon regard, je suis là, regardez moi, regardez moi", cette sensation d'être secouée, tout ce bruit, la douleur sur ma peau et moi qui parlais dans ma tête " laissez moi tranquille, je suis bien" , moi dont le regard, paradoxalement, ne quittait pas ces yeux bleus d'un pompier anonyme...
Je te dirai que je suis allée au delà de la falaise, loin, si loin. Et que je suis revenue, fille de rien, femme à personne, étrangère à moi-même.
Je te dirai pourquoi je suis restée, spirale de peurs... Parce qu'il faut expliquer.
Et je continue à te parler. Tu es arrivé. Tu as mis le temps pour arriver. Tout ce temps de solitudes.
Fille de rien, femme à personne...Femme ne possédant que ce poing serré, fermé, douloureux.
Puis tu es venu et tu m'as dis " Tu m'as moi".
Dans la pénombre d'un instant parfait, fragile, tu as ouvert tes bras et j'ai laissé s'ouvrir ma peau et la carapace.
Je te dirai, dans une autre pénombre, dans un autre instant parfait et fragile, que tu m'as fait renaître neuve.
Et dans cette autre pénombre, dans cette autre fragilité, à ton corps allongée, je t'écouterai. Je prendrai cet homme immense que tu es, tes doutes, tes batailles, tes guerres de tranchées, tous ces toi qui te font, que tu lies désespérément, pour que ta vie, ton édifice ne s'écroulent pas, hanté par une vie antérieure et une autre bataille.
Je te dirai que j'ai pris tes cicatrices, tous tes silences qui te sont respirations et paix. Que je t'aime pour tes marques, tes peurs, tes intensités, tes murmures, tes silences, les musiques que tu accroches à mes oreilles, tes histoires d'ailleurs, tes yeux, ta bouche, ton goût, tes pensées. Mon homme posé entre mes mains et qui frémit sous mes lèvres.
Je t'écrirai par-delà tout.
Je te dirai encore et encore cet espace terrible entre nous, les manques de mon corps, mes yeux qui deviennent aveugles, ce sentiment amoureux profond, venu si vite et, pourtant, si complet.
Je te dirai les mots de l'amour, les mots du désir, les mots venus des profondeurs, ceux qui sont couleurs. Je te dirai mes ici, ta voix qui fait de moi une corde tendue, un corps frissons.
Je te dirai ce coup dans mon ventre quand je te vois, cette onde qui m'envahit.
Je te dirai que tu m'es tableau.
Je continuerai à t'écrire pour te parler, pour que tu m'entendes, pour que je t'entende, souffle après souffle, présence permanente.
Je t'écrirai pour te dire, te dire, te dire que mon corps est resté sous le tien, sous tes mains, dans ton odeur, sous ta bouche, ouvert à toi. Qu'il n'est plus que cet animal fait eaux et vagues, houle... Qu'à la mer je suis retournée. Je te dirai les mots de l'envie, les mots du sexe, les mots de l'amour...
Ce sera ma lettre infinie, mon émerveillement, ma fulgurance...
Je t'écrirai pour te murmurer, à mon tour, " Tu m'as moi".
Tu m'as dessinée papillon...

MMD

(Artiste Carol Carter)