Quand, au bout des doigts, s'inscrit la mémoire,
et que s'en viennent les gestes
j'écris la peau en partage
Dans la chanson de l'homme à mon cou endormi,
gestes furtifs d'un poème qui s'ébauche,
j'entends le vent raconter l'étoile
Et sur les paupières, je dis les mots qui naissent
A la porte de cette vie, poser ses riens, semer les pas du voyage,
enfermer mon visage au miroir de ton épaule,
entendre le souffle et m'endormir
Compter les mots qui jouent, les regarder vivre au pli de ta bouche,
devenir syllabes et accents, chatouiller les lettres,
et dans tes yeux devenir alphabet
Dans l'instant en mes mains prisonnier, je dis la lumière
C'est dans la vibration d'une rencontre que l'absence devient conte,
présence fragile à la bordure de mes prières,
et toi...
Il est des aurores à traverser, des enfants à faire naître,
ces enfants mots, ces enfants fantômes, ces enfants qui colorient le ciel,
il est des jours et des vies, petits points posés sur une espérance
Quand tu dis l'amour, je raconte ce qui vient
Au bout de nous murmurent les ailleurs, les pages à écrire,
le monde à reconstruire,
abysse lointain de ce qui se dresse à l'horizon des yeux amoureux
Dans ta main poser mes mots, graver la femme et l'espace magique
de ceux qui aiment à dépasser le ciel,
dire, dire jusqu'à la déraison que la vie s'en vient, au détour du manque
Quand tu dis l'amour, je raconte les silences, les paroles chuchotées
Grandir, grandir, empoigner les nuages, broder aux troncs des arbres,
danser, pieds, notes, musiques
mes cheveux dans ta paume déployés
Revenir des lointains, recevoir un regard, se dépouiller de tout,
ouvrir les bras, prendre en offrande la seconde fragile
qui dit que mon pays est là où tu es
Il est une lumière, posée à l'orée de ma langue, solitude devenue multitude
Dans la respiration du temps retrouvé, j'ai ta main en éternité...
Mariem mint DERWICH
( Leïla et Majnoun. Artiste : Hakim ( Boukhara) )
mercredi 27 janvier 2016
mardi 26 janvier 2016
mot intime...
Les mots sont le désir d'aube, la page blanche où les rêves de la nuit viennent s'inscrire au front des réveils.
Dans ces mots aurores, chaque homme imprime le souvenir de la falaise enjambée et de ce qui est au-delà.
Il y laisse la mémoire première pour se souvenir qu'il est homme, brandi à la face du monde.
Et dans ces mots devenus mot unique, il chante les noirceurs et l'âme damnée.
Dans l'aube qui se lève, chaque mot est oiseau de feu.
Aux murs des villes ils vont s'accrocher et dans les regards de ceux qui n'ont pas dormi, ils retrouvent le sens du souffle.
C'est à la fin de la nuit, quand la barque revient au port, que les mots de l'homme se dispersent, comme pour dire " je suis vent, je suis horizons, je suis ce qui n'est pas encore".
Si toi, homme, tu es mots, que deviennent les lettres que tu couches sur le papier de l'aube?
Si toi, mot, tu es sens, que devient l'homme qui écrit le long des heures saccadées?
Quand le mot s'est fait homme, le monde a ouvert les yeux... et la bouche a dessiné le cri venu du lointain intime...
Mariem mint DERWICH
(Artiste : Cy Tone)
Dans ces mots aurores, chaque homme imprime le souvenir de la falaise enjambée et de ce qui est au-delà.
Il y laisse la mémoire première pour se souvenir qu'il est homme, brandi à la face du monde.
Et dans ces mots devenus mot unique, il chante les noirceurs et l'âme damnée.
Dans l'aube qui se lève, chaque mot est oiseau de feu.
Aux murs des villes ils vont s'accrocher et dans les regards de ceux qui n'ont pas dormi, ils retrouvent le sens du souffle.
C'est à la fin de la nuit, quand la barque revient au port, que les mots de l'homme se dispersent, comme pour dire " je suis vent, je suis horizons, je suis ce qui n'est pas encore".
Si toi, homme, tu es mots, que deviennent les lettres que tu couches sur le papier de l'aube?
Si toi, mot, tu es sens, que devient l'homme qui écrit le long des heures saccadées?
Quand le mot s'est fait homme, le monde a ouvert les yeux... et la bouche a dessiné le cri venu du lointain intime...
Mariem mint DERWICH
(Artiste : Cy Tone)
lundi 18 janvier 2016
Petit pas et petit pas....
Et j'ai en mes yeux déposé le monde
par delà le mur de tout
- petit pas et petit pas -
j'ai effacé l'empreinte de l'aube
dans le reflet des ombres qui s'estompent
De ma vie j'ai empoigné les nuages
déplié ma langue au miroir des riens
- petit pas et petit pas -
j'ai vu l'autre côté
dans le miroir en couleurs
Parce que l'homme marche, à l'horizon
au delà des chansons mortes
- petit pas et petit pas -
j'ai entendu le ciel rire
dans l'autre qui est moi
En mangeant les arbres silhouettes
vents qui racontent
- petit pas et petit pas -
j'ai murmuré que je ne suis pas,
dans le livre des amertumes
Petit pas et petit pas
en effaçant ma peau
j'ai entraperçu les étoiles
au fonds du ruisseau
Petit pas et petit pas
J'ai recommencé l'histoire du monde
fumées
Petit pas et petit pas
Et dans mes yeux enfin apaisés
par delà les chants des dunes
je suis atome et trou noir
- petit pas et petit pas -
Je recommence mon histoire
en mon ventre qui s'ouvre
et je dis, je dis, je dis....
Petit pas et petit pas
Je n'ai rien vu hormis mes yeux déposés au monde.....
Mariem mint DERWICH
(Artiste : Mohy Elrayes)
jeudi 14 janvier 2016
Absence Présence....
J'ai l'absence présence au bout des doigts,
en bagues mémoire.
J'ai les mots des mains
en balade sur ta peau
Clair obscur des paupières
qui tracent les chemins de nos envies
Les amants des jours de feu
savent
J'ai les azurs de ceux qui partent,
heure bleue de mes nuits,
et toi qui vis à la lisière de mes bras,
endormi et sur qui je referme le livre des petites choses qui apaisent
J'ai la seconde, note ronde, suspendue
et le calame qui envole l'instant
Les amants des jours de feu
savent
En la respiration qui s'arrête,
j'entends les mondes rire.
J'ai ma bouche en histoires de toi,
amour cambré
Je redessine mes seins en présence
pour faire mourir l'absence
Les amants des jours de feu
savent
Et dans l'immobilité du temps
ta langue qui me dit, qui chuchote le désir,
invente les falaises à franchir
et les oiseaux perdus dans mes cheveux
Je donne mes mondes perdus
et ouvre les yeux là haut
Les amants des jours de feu
savent
Mariem mint DERWICH
(Artiste : Frédéric Hebraud)
jeudi 7 janvier 2016
Chant...
Parce que pour chanter l'amour
il faut beaucoup aimer
il faut les matins dans les chants des prières
il faut les mots des rues
et l'odeur de la terre
A la porte de la maison,
à l'homme qui entre
il y a le monde qui naît
et les notes du ciel
Pour chanter l'amour
il faut dessiner l'infini
il faut les rires des enfants
il faut entendre les voix qui viennent
et le son de la ville qui s'éveille
Dans l'instant qui s'arrête,
aux murs de nos songes
il y a le livre des autres
et la danse des mots
Pour chanter l'amour
il faut le désir, le désir,
il faut le souffle et la peau,
il faut les riens qui s'allument
et le goût de ta bouche
Parce que les voyages commencent là où l'aube s'endort,
dans la lueur des chemins à venir
et les pas, les pas, les pas aux heures qui se brodent,
l'immobilité du coeur qui murmure
et l'eau de mes yeux
Et dans cet amour déroulé, raconté, allongé,
il y a la main qui écrit, les mots, les mots, les mots,
le pli du cou où s'évanouit la plainte
et ma langue scribe
Pour dire l'amour il faut mourir
mourir encore et revenir
et la mémoire qui tourbillonne....
Mariem mint DERWICH
(Artiste : Alan Spazzati)
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