mardi 18 juillet 2017

Tous les horizons...

Et encore une musique belle à pleurer pour te vivre, pour te toucher. Dans une note t'enfermer et laisser venir tous mes mots de toi.
Je suis là, dans cette nuit qui me raconte ta présence, ton absence. Ce soir j'écoutais parler de ta vie, celle où je ne suis pas, de ton autre vie. Et j'ai fermé mes oreilles pour m'enfuir en nous, ce nous qui est précieux, celui qui murmure, celui qui apaise. J'ai laissé la musique envahir ma tête pour te retrouver, là bas sur l'entre-île.
Comment ai-je pu vivre avant toi? Je ne sais plus.
Tu sais je t'ai tellement attendu, tellement de siècles. Je t'ai supplié de venir quand tout allait mal. Je t'ai parlé tout au long de mon chemin vers toi. Et, un jour, j'ai posé ma tête sur ton épaule, j'ai pris ta bouche. Depuis je me fais neuve à chaque respiration.
Il est une heure du matin, cette heure de la nuit où tu viens vers moi, dans la paix du monde qui m'entoure. Je ne t'ai jamais autant aimé que la nuit. Je ne t'ai jamais autant aimé que dans cette chambre, cette première vraie pénombre, quand tu as ouvert ce qui est en toi et que tu m'as parlé de ton père... Je suis là amour. Et de toutes mes forces je demande à la musique de me porter vers ton sommeil, vers ta peau, vers ton odeur, vers vous.
Je dessine du bout de mes mots qui se font doigts la ligne de ton cou, la douceur de l'attache de l'épaule, tes bras, la douceur de ta peau, tes jambes, la fragilité de ta nuque, le gonflé de ta bouche, ton nez, tes paupières, la force de tes mains, ta paume... Je dessine ton odeur, le salé léger sous ma langue, le goût de ta respiration et le goût de tes murmures. Je te lis en braille, en pointillés. Je t'ébauche à chaque fois, je te redécouvre à chaque fois familier et à chaque fois neuf...
Tu es mon âme musicienne. Tu es mon âme familière. Ma douceur, ma force.
Mon absolu.
Mon éternité.
Ma permanence, ma dérive, la vague et le vent.
Mon absence.
Je t'aime dans mon bout de terre et je parle à ton bout du monde à toi. Je te parle pour que tu restes debout, que tu entendes l'amour qu'une femme te porte, pour que tu vives aimé, espéré, attendu, mis en notes et en mots.
Mon infiniment aimé, mon infiniment précieux, mon infiniment beau...
Mon petit garçon endormi homme en mes bras.
Ma fierté.
Mien.
Je t'aime.
J'ai tous les horizons du monde pour t'attendre.
Je t'aime.

MMD






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