mercredi 19 juillet 2017

Notre histoire est belle, étrange et belle. Si belle. Un Livre des heures rien qu'à nous, nous les malheureux, nous les fragiles.
Parfois j'aurais aimé partager les petits moments de rien, ceux qui font une vie de tous les jours, parler de choses banales, le frigo qui toussote, d'une facture, du sel, d'amis communs, de projets, de nos rencontres,  de vacances etc etc, tout ce qui rend un partage douceur...
Je ne sais rien de tout cela. Je ne saurai jamais ces liens qui lient un homme et une femme, jamais.
Jamais rien de ces appels pour juste dire le temps qu'il fait et " comment vas-tu?", et " n'oublie pas telle ou telle chose"... Le cocon des habitudes...
J'aurais aimé te vivre dans une maison, un lieu, un bateau,  où j'écouterais ta présence familière. Nous avons partagé des choses dans l'impermanence de moments mis en mémoires, dans cet espace où tout est possible, dans ce lieu de nous qui permet d'affronter le temps et les distances.
Je t'ai vécu lors de moments précieux, quand je te regardais dans tes occupations quotidiennes, ta façon de lire, ta façon de manger, ta façon de fumer, ta façon de regarder la télé, d'écouter une musique, de prendre un enfant dans tes bras... Je t'ai tellement regardé tu sais, afin de te construire une présence physique pour cette absence.
J'ai regardé comme on boit, ces petits gestes de toi, tes mains sur un volant, ta façon d'incliner la tête, cette douceur d'un geste tendre, ton regard qui effleure les choses, ton corps qui raconte ta souffrance et ma main qui meurt d'envie de se poser sur toi pour prendre ce mal, cet air concentré quand tu es devant l'ordi, cette tendresse bouleversante  sur ton visage quand un enfant s'endort contre toi, la lumière quand tu parles de tes passions, de la mer, du ciel, d'un bateau, d'un vol là haut, des noyés qui vivent sous les mers, d'un morceau de bois que tu travailleras, d'une musique, tes paupières fermées dans la paix d'après l'amour, tes silences qui sont Lettre infinie....
Je ne connaîtrai jamais une maison de nous, une maison où des objets raconteraient nos voyages et nos coups de coeur, une maison qui serait juste une vie.
Mais je sais une chose : j'ai de toi la plus belle part, toi, toi tel que tu es, homme bien, homme bon, cet homme qui attire vers lui et qui sait offrir, cet homme dont je me souviendrai qu'il a, un jour, entendu une vie dont personne ne se souciait...
Je t'aime mon homme de la mer, mon homme des nuages, mon hommes des voyages...
Ma vie. Ma Constellation des Pléiades.
J'aurais aimé prendre soin de toi, t'aimer pour ce que tu es, t'offrir de l'amour même dans un café partagé. J'aurais aimé vieillir prés de toi, effleurer du bout des doigts les changements dans ton visage, m'émerveiller tous les jours de ce cadeau que tu es, de cette bénédiction pour une femme, de cette chance. Te dire combien tu as grandi une femme, te dire combien tu es un bon père... J'aurais aimé, Dieu que j'aurais aimé...
Je vieillirai prés de toi dans l'entre-île...
Notre histoire si belle et si étrange...
Je t'aime.

MMD





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