lundi 15 mai 2017

Tu m'as dis un jour " tu es un buvard à émotions". Oui j'ai ce truc inconfortable qui fait que je ressens les choses et les gens plus que je ne le désire, comme si tout n'était qu'ondes et silences, non-dits et sentiments. Cela vient de loin. Je sais d'où. Ce fut survie pathétique et observation permanente de la part de la petite fille abandons, qui anticipait les adultes et leurs réactions. Se protéger, mendier, se protéger, mendier, éviter... Stratégies que j'ai poursuivi inconsciemment ( ou consciemment) dans ma vie de femme adulte... Se protéger, mendier, se protéger, mendier, éviter... Parfois rebondir contre un mur, buvard à coups, buvards à cris, terrifiée, absolument seule, arc-boutée sur deux choses : ne pas mourir et que les enfants n'entendent pas....
C'est ainsi que j'ai ouvert les yeux sur toi, en ce jour où tu n'étais que crispations intérieures, tristesse, tensions et que je percevais toutes ces ondes de douleur qui émanaient de toi et que personne ne semblait percevoir, sauf moi assise face à toi. Femme buvard... devenue femme en amour. Et femme toujours en ressentis.
Je t'ai aimé pour ces fragilités qui annonçaient l'homme que tu es, mille-feuilles de choses, couche après couche, non pas lisse mais empli de chemins différents...
Et ton manque d'amour... Et ta solitude, malgré tout. Et nos deux solitudes ce soir là, nos façons de mettre en mots, enfin, ce qui n'était que ravages  intérieurs... À ta solitude d'alors répondait ma solitude.
Crois-tu que je ne te ressente pas ou plus?
Crois-tu que cet homme magnifique dont je suis tombée amoureuse en cette nuit particulière, en ce grand basculement, je ne l'entends plus?
Je t'aime. Prends le ce Je t'aime. Je le pose sur ta vie, sans rien d'autre. Si tu sais entendre ce Je t'aime, tu entends l'homme que tu es.
Je suis là. Pour toi. Pour vous.
Parce que tu es ma vie. Tu es ce sang qui coule en moi. Refuse t'on son sang?
Tu es...
Tu es mon tout. Pas de puzzle des sentiments. Pas de négociations, pas de " Je prends ça, je jette ça". Je t'aime comme tu es, avec tes moments proches et tes retours vers tes lointains intérieurs, avec tes certitudes et tes doutes, avec tes histoires et tes vies, avec tes rêves et tes pragmatismes.
Je t'aime, lumineux comme sombre, murmurant comme silencieux...
Je t'aime. Là, à la lisière de ta vie actuelle. Et parce que je t'aime je n'exige rien. Je t'aime. C'est mon miracle de ma vie... Je t'aime.
Bel bel amour, homme mien, sang mien.

MMD

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