samedi 22 avril 2017

J'ai mis à mes heures de la nuit des couleurs de musiques, de celles qui racontent une mémoire partagée et une histoire.
Il me les faut ces musiques du bout du monde pour vivre cet espace qui s'appelle l'après toi. Quand tu n'es plus dans mon cercle, que je ne suis plus à ta lisière, te regardant être toi, tout simplement toi.
Toi avec ce pli un peu triste accroché à ta bouche, cet endroit où j'aimerais poser mes lèvres et mes doigts, te dire que tout ira bien, que tu es homme en humanité. Te dire en gestes ce que je te dis en mots, en ces petits riens que je t'adresse chaque jour.
Une musique fait ma nuit et mes pensées de toi. Elle tourne depuis tant de temps. Elle a pris jusqu'à ton odeur.
Tu habites mes nuits comme tu habites mes jours. T'aimer est la plus belle chose qui me soit arrivée après la naissance de mes fils. Être aimée par toi est mon pardon et ma lumière.
Je te regarde, oui, je te regarde. Notre histoire n'est que ce regard ininterrompu sur toi.
Tu me fais du bien. Et même si j'ai abandonné toute raison et toute pensée, même si je sais que je vais avoir mal à en mourir, même si je sais que je vais pleurer, te pleurer, nous pleurer, tu me fais du bien.
Même si je sais que va venir le terrible, l'inconcevable. Ce truc atroce qui n'a pas de nom mais qui sera si pointu, si amer que je vais en perdre la respiration.
Je t'aime. Pour le moment je t'aime dans la plénitude, une plénitude parfois teintée de frustration.
Tu me fais du bien et je t'aime. Je ne peux rien contre cela.
Tu sais j'ai essayé de ne plus t'aimer. Du moins de ne plus être là. Je n'y suis pas arrivée. De toutes mes forces j'ai tenté d'effacer ma mémoire de toi. Je n'y suis pas arrivée. Peut on refuser son atome?
Peut on refuser de tourner avec lui, de lui raconter qu'il est mon histoire, ma vie, mon homme, ma lumière? Peut on ôter son coeur et le déposer au bord du vide?
Je ne peux pas. Tu fais partie de moi. Vous faites partie de moi. Pas de regrets. Juste de l'amour. Beaucoup d'amour et de tendresse pour toi et eux. Une force en moi pour vous porter, pour offrir ce qui manque. Te porter à m'en oublier, moi la femme qui recommence sa vie. Te porter et t'aimer. T'aimer. Je ne sais que t'aimer. Et te le dire car il faut dire à ceux que l'on aime qu'on les aime. Le leur dire pour ne pas avoir à regretter un jour les paroles que l'on n'a pas dites et les gestes que l'on n'a pas offerts.
Je sais que je t'ai rendu heureux et que je pourrais te rendre, peut être pas heureux comme tu l'as souhaité toute ta vie, t'abandonnant à des femmes qui ne savaient pas t'aimer comme tu le mérites, mais apaisé.
Ne crois pas que je n'ai pas aimé mes rêves de nous, d'un endroit de nous où il n'y aurait pas de tensions mais de l'amour à en revendre et à offrir. Et la paix, la paix, pour toi venu de tes lointains de souffrances et de peurs, pour moi venue des tranchées, pour eux. J'ai aimé rêver de toi dans mon espace.
Je me suis souvent demandée à quoi cela ressemblerait de te savoir là, quelque part dans une maison de nous, en train de travailler ou de lire ou de dormir. A quoi cela ressemblerait de pouvoir venir te rejoindre pour une sieste à tes côtés. A quoi cela ressemblerait d'entendre la porte s'ouvrir sur toi.
A quoi cela ressemblerait de me réveiller dans le même lit que toi, de partager des repas ensemble... Tous ces quotidiens qui sont histoires...
Je sais une chose, j'aurais aimé toutes ces choses.
Je t'aime.
Fairuz déroule sa voix. Ma nuit ne fait que commencer. Et tu vas habiter mon sommeil.
Ton épaule sous ma tête me manque, tes doigts sur mon épaule me manquent, ton silence d'après l'amour me manque, nos murmures et tout ce qui rend une pénombre chaude et ronde me manquent. Tes bras qui m'entourent me manquent. Ta poitrine qui se soulève, ton souffle quand tu t'endors me manquent. Partager une cigarette me manque. Cette sensation d'être là où je dois être, avec le seul homme qui m'ait bouleversée et attendrie et rendue si femme, si femme... le seul homme avec qui je partage une Lettre Infinie, la réalité se confondant avec la fiction.
D'une Lettre Infinie à un roman, toute notre histoire s'écrit. Peut être qu'un jour tu porteras mon nom à la face du monde. Ou peut être pas. Mais il restera ces mots qui viennent, qui nous disent, qui te disent, qui disent que je t'aime et que tu m'aimes et m'as aimée.
Je t'aime.
Tu es mon amour. Mon amour infini. Et je vais te porter encore et encore, te porter et t'aimer. Comme je le peux, avec tous ces manques de nous. Je vais vous porter et vous aimer.
Mon amour infini.
Là tu dors. Du bout de mes mots je vais t'effleurer. Ils te raconteront demain que j'ai veillé sur ta nuit, que j'ai habité ta présence. Mot après mot je vais te raconter, caresses des lettres et de tout ce qu'elles contiennent, que tes nuits me sont précieuses, que tu m'es précieux, bijou, que ta vie m'est précieuse.
Je vais te regarder dormir au travers de mes mots que je lance de l'autre côté de moi pour qu'ils te parviennent.
Mon bord de moi, mon journal d'un bord de soi...Ma Lettre aimée, ma lumière.
Mon amour.
Je t'aime. Je vous aime.
Un poème mystique va tourner dans l'obscurité de ma chambre. Il est nous. Il est toi. Il est moi. Il va permettre le sommeil.
Et je vais moi aussi tourner... Tu m'es univers amour mien. Univers et permanences. Amour mien et homme mien. Mon homme de coeur... Mon bel bel amant et amour.

MMD


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