mercredi 19 avril 2017

Instant immobile...















A la mémoire poser ses mains
souffler un désir
cambrer les reins
une odeur se fait lointains

A la courbure d'une hanche
poser la soie d'un soupir
un aveu s'endort dans un cri
un visage se fait aveugle

A une bouche qui s'impatiente
sculpter un mot, mot frisson
dire que dans les ports ne dorment que les morts
qu'il faut partir, s'en aller, là bas, sur les eaux
inventer une liberté nouvelle
et dessiner le ciel à l'immensité d'une grand voile

A une langue qui murmure
offrir un livre, une salive odorante
j'enferme le monde entre mes chevilles
à mes cuisses j'emperle un homme
une terre naît de mon ventre
elle devient océan

A un cou qui ploie
une étincelle rend à la nuit la force du feu
un corps forgeron, un corps brasier, un corps glaise
devient un soudain, un ici et un instant arrêté

A mes pieds qui dansent j'ai inscrit une lettre infinie
l'alif des origines
le premier homme, le dernier homme
et un enfant pour un entre rêve
une femme a mis ses mains en coupe
à un visage abandonné
elle pleure doucement
elle raconte que seuls les nuages portent les hommes
qu'ils sont les aubes et les crépuscules
qu'il existe un temps immobile

dans cette immobilité qui se met en mouvement
un Je t'aime naît miel et oiseau

Il pose ses mains à mes hanches
je ferme les yeux

J'entends

Il pose ses mains à mes hanches
je m'endors en son cou

Un homme habite mes cheveux

Je suis....

Mariem mint DERWICH

(Artiste Emilie SAUREL)

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