lundi 24 avril 2017

Atiq RAHIMI : " Tout est corps dans la mouvance des lettres. Tout est vide dans le blanc du vide. Et tout est rythme dans le silence absolu des mots (....) Ainsi s'incarnent les êtres, en des mots...."
(extrait de " La ballade du calame")

Et tu es un mot, un seul, le mot parfait, celui qui annonce tous les mots qui viennent, ceux de mes jours et ceux de mes nuits, mots entre les secondes. C'est ce mot que je respire sur ta peau. Il est là, en tes yeux à mes yeux, en ce souffle qui parfois soulève tes épaules.
T'aimer et te rendre au silence de mes mots.... T'aimer et puiser ces mots, les porter, les coucher sur ce blog devenu tien pour qu'ils deviennent musiques. Musiques que tu entendras. Mots et musiques... Entre deux, nos corps.
Tu es un mot et je te le rends, Lettre Infinie après Lettre Infinie. Je te le rends pour que quand tu seras dans tes lointains, dans ta fin de terre, quelque part dans le monde, tu te souviennes de musiques, de tous ces mots et des atomes.
Te rendre ce mot et te naître en mots. Histoire d'un temps beau à pleurer et d'un alphabet de couleurs.
Je pose ma bouche sur ta peau et je  deviens page vierge sur laquelle je grave un souvenir, encore un.
Tout est mémoire de toi en moi, tout. Mes mains se sont faites conteuses de toi, ma langue, mon nez, ma peau, mes mots, ma parole... Tout.
Je m'émerveille de mon regard permanent porté sur toi. Je connais tous tes gestes, toutes tes expressions, le délié de tes doigts, ce geste imperceptible quand tu t'agaces, le dessin d'un muscle sur ton avant bras, ta nuque qui ploie, cet abandon dans l'amour, tes yeux qui se ferment, ton souffle...
Tout.
Tu es un mot amour mien. Toute ma vie j'ai cherché où déposer ce mot là, je l'ai gardé en moi pendant les temps de misère. Il m'a aidée quand je n'étais que morceaux de moi, quand je serrais le poing tellement fort que j'ai saigné et que j'ai voulu mourir, que je suis morte. Il a été là quand je suis revenue de là bas. Je t'ai attendu tu sais. Tu ne savais pas que quelque part tu aidais une femme à tenir bon, à survivre dans sa colère et dans sa souffrance. Tu ne le savais pas encore.
Tu es un mot, mon mot premier. Celui qui dit le mot dernier. Tu as permis ce miracle : trouver le mot premier.
Et tu as permis un autre miracle : me donner vie, recoller patiemment les morceaux de l'écartelée, de la lapidée.
Alors je te rends à ce mot, jour après jour, pour que tu t'apaises, que tu saches que tu as sens, que tu ES sens, que ton coeur est blanc, qu'il a beaucoup d'amour à offrir. Je le sais, tu m'as offert cet amour là.
Tu m'as grandie. A tes côtés j'ai appris. J'ai aimé. Je me suis abandonnée à la plénitude. A tes côtés je termine ma Lettre Infinie. Elle et ce mot, je te les rends.
Je t'aime. Je te vis dans ton odeur. Je te vis en mots. Je te vis charnellement.
Tu es quelqu'un de bien, de bon, à aimer, à aimer, à aimer...
Je t'aime ma merveille, homme mien, magie mienne, amour de ma vie.

MMD

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